Roman futuriste inachevé, mêlant technologie, pouvoirs surnaturels, et psychologie.

PROLOGUE
Le soleil se lève une nouvelle fois sur cette ville qui ne dort plus. Cette ville nouvelle capitale mondiale aussi bien économique que technologique. La raison de ce statut atypique ? Tout simplement l'implantation des locaux de la plus grande entreprise novatrice mondiale en centre-ville : Horizon. Fondée par l'esprit carré du chercheur suédois Gilderoy Coban, et la passion extravagante pour les innovations technologiques de l'ingénieur Espagnol Alessandro Ramirez. Une jeune entreprise mêlant donc sciences et technologies qui est apparue en plein milieu de Sacramento le 4 janvier 2043. Horizon, toute nouvelle sur le marché, est à l'origine des tous premiers modèles de lunettes intelligentes, reliées à Internet, tout comme de nombreux autres bijoux high-tech qui ont surpassé de loin la plupart des instruments de pacotilles inventées par de plus anciennes compagnies tel qu'Apple, Google, Samsung, Microsoft et autres. Horizon fut le déclic, déclic de la naissance d'une nouvelle ère presque "'futuriste" si on en croit les faits. La telle popularité de cette coopération entre deux anciens amis étudiants Suédois et Espagnols est due à la plus grande découverte historique de ce 21ème siècle...les CCI, fruit du dit "Projet CCI" imaginée il y a bien longtemps par l'original Alessandro Ramirez, bras droit d'Horizon et confrère de Coban. Aucune information à ce sujet n'a été révélée jusqu'au jour fatidique. Celui du 6 Novembre 2046, où le fondateur de la société parle publiquement de sa nouvelle création, dans une interview parue dans un journal mondial :
<<[...] Dans notre société actuelle, l'humain n'utilise que 10% des capacités de son cerveau. Vous comprenez tous, qu'un tel gâchis de 90% est honnêtement dommage. C'est pourquoi nous avons décidé de lancer le projet : "CCI", qui consiste à exploiter le potentiel de chaque individu, grâce à des petits appareils électroniques que l'on nomme donc : "CCI", ce qui est l'abréviation de : "Capacités Cérébrales Implantées" [...] En effet nous avons dû avoir recours à la neurologie dans le but de concevoir ces petites merveilles, à la pointe de la technologie.
Nous avons donc déjà initié les implantations dans les cerveaux de volontaires, souhaitant faire avancer les progrès scientifiques, et je peux vous dire que les tests sont tous concluants. Des humains, dotés de capacités surhumaines que ce soit de la télékinésie, une force démesurée, ou encore une parfaite manipulation des éléments, nous avons réalisé la plus fantastique des innovations du Siècle.
Toutefois, il arrive que des cobayes essayent de nous entourlouper simplement afin d'avoir les capacités que l'on offre...mais ceux-là sont vite rejetés avant d'avoir acquis ce qu'ils désiraient.>>
Nous sommes aujourd'hui le 5 Janvier 2046. Le Projet CCI fut stoppé il y a bien longtemps, après des événements mystérieux qui ont conduit la quasi-totalité des sujets de test à la fuite. L'horizon de Horizon est flou et embrumé. Gilderoy Coban a été assassiné pour des causes encore obscures par un individu méconnu. Un nouveau Directeur a pris sa place, et tente tant bien que mal de redresser la chute de la Société. Les sujets de tests étaient désormais dotés de capacités surnaturelles, mais continuez une vie normale et paisible comme si de rien n'était.
Mais si vous pensez lire une histoire qui terminera bien, vous êtes au mauvais endroit. Les cobayes ayant fuit les locaux il y a de cela plusieurs mois, ne le savent pas encore, mais ils sont traqués par un groupe de sujets de tests ayant subit un lavage de cerveau de la part du nouveau Directeur, dans le but d'être contrôlés, les "Dociles", afin de traquer les sujets qualifiés de "Déviants". Alors que ces Déviants pensaient avoir retrouvé une vie normale, la traque avait déjà commencée.
Vous l'aurez compris, tout ceci n'est clairement pas un jeu. C'est une vision d'un futur proche, en effet abstrait mais bien réel. Déviants, Dociles, qui sont-ils respectivement, que vont-ils faire dans ce cruel horizon qui les attend ? Nous allons le découvrir bien assez tôt...
Chapitre 1 : Controverse
8 Janvier 2046, 04h37, appartement de Niels Reynolds (Sujet N°74), Quartier Sud-Ouest de Sacramento.
Encore un de ces nombreux réveils mouvementés, faut croire que je m'y suis habitué...
Ces cauchemars me suivent partout, depuis que ces connards m'ont foutu leur saloperie près du lobe temporal. Depuis que j'ai cette merde dans le crane toutes mes nuits mènent mon subconscient vers des d'hallucinations aussi bien visuelles qu'auditives. À croire que j'aurais jamais la paix que je mérite...Pff. Bref, pas besoin de détailler de quelle manière je me lève de mon lit ce matin, comment je lève mon corps luisant de sueur, sueur d'effroi si je puis dire.
Ayant toujours eu du mal à supporter ce genre de substance secrétée par les pores de ma peau, je me dirige sans plus tarder vers ma salle de bain, histoire de désagréger un peu toute cette écume corporelle par la force d'un jet d'eau. Durant cette averse coulant de mes cheveux jusqu'à la pointe de mes pieds se nommant la douche, je me mis à grincer des dents, v'là que le "bijou de technologie" qu'ils appellent CCI commence à émettre de légers sons stridents dans toute ma tête. Cette douleur quotidienne, disons que j'ai commencé à m'y faire. Cette puce "tout simplement merveilleuse" avait toujours besoin de son petit moment de synchronisation avec mon cortex tout entier, me laissant endurer une sensation de géhenne semblable à un coup de perceuse électrique creusant sadiquement ma tempe.
Une fois débarrassé des innombrables saletés qui grouillaient sur ma peau, je sortis de cette douche froide et peu plaisante afin de me sécher rapidement pour ne pas perdre de temps et ainsi enfiler mon uniforme sur le champ. Ah oui, précision, je travaille pour la Police de Sacramento, en tant que Lieutenant qui plus est. Ouais c'est ça, j'suis le Lieutenant Reynolds, Niels pour les intimes, à savoir pour pas grand monde. J'dirais pas que je suis quelqu'un de "solitaire", j'penche plutôt pour ce qui est d'être "peu amical". J'ai longtemps connu l'hypocrisie de ce monde depuis ma tendre enfance, si bien qu'à présent je reste sur mes gardes quand de potentiels amis veulent s'approcher trop de moi.
Bref, me voilà dans la plus belle cuisine-salle-à -manger-salon de mon appartement des plus génériques. Le peu de joie dont je faisais preuve jusqu'à maintenant finira par s'envoler lorsque je remarque que ma cafetière à subitement décidée de me lâcher, m'empêchant donc de pouvoir m'abreuver de cette potion magique qu'est le café noir colombien. Après quelques injures peu contrôlées envers mon mobilier, je finis par me contenter d'un verre d'eau de mon robinet. "Contenter", un bien grand mot pour qualifier la souffrance que je m'inflige en buvant cette flotte dégueulasse qui à mon avis n'a pas hésité à faire un passage dans une station d'épuration désaffectée avant de se retrouver au fond de mon verre. Bon... J'en fais probablement un peu trop, bien que parfois j'en viens à me demander si le fait de boire ma propre urine ne me procurerait pas plus de plaisir gustatif que d'ingurgiter cette boisson sortie du dessus de mon évier.
Ouais... Disons que le quartier Sud-Ouest de Sacramento c'est pas le luxe hein, "Capitale Mondiale", c'est bien beau comme nom, mais j'suis pas sûr qu'elle soit magnifique sous tous ses aspects à vrai dire. Avant j'avais la belle vie, une petite maison cosy dans le quartier nord avec ma femme et ma fille, "belle vie", du moins jusqu'à ce qu'elle me quitte en ayant la chance de récupérer la plus grosse partie des meubles. Ce qui m'a fait venir dans ce trou à rat, mon seul habitat. Je suis censé accueillir ma fille Anna ici tous les week-end pour ma garde alternée, mais toutes les semaines elle parvient à trouver un prétexte stupide avec l'aide de sa mère pour ne pas venir me voir, moi et mon taudis assez austère. Les rares fois où elle n'arrive pas à trouver de raisons valables pour ne pas venir, elle ne reste pas avec moi, elle va dormir chez des amis à elle sans m'en parler avant. Je devrais parfois user de mon autorité de père, mais pour être honnête j'ai mieux à faire que de recoller les morceaux de verre brisés qui constituent notre relation parent/enfant.​​​​​​​
Je pars de chez moi à 5h17, pour arriver à la gare Hyperloop, quai numéro 4C. Vous savez, l'Hyperloop, ce nouveau moyen de transport fabuleux qui vous mène d'un point A à un point B en seulement quelques secondes malgré la distance du trajet. Je suis pas du genre à dire du bien de la technologie, mais pour le coup là je dois bien affirmer que c'est une innovation valant son pesant d'or, et des plus utiles aux problèmes de l'homme d'aujourd'hui. Fini les vieux métros roulant à 2 à l'heure, désormais, on peut remercier la présence de ce train faramineux.

Une fois descendu de la "locomotive du futur", ma marche me mène jusqu'à mon lieu de travail vers 5h22. Ce matin là au commissariat, ressemble un peu à tous les autres. Mes collègues me dévisagent avec des expressions faciales allant de la crainte à l'intrigue. Pour tous ces imbéciles je suis un visiteur d'une autre planète venu faire son petit tour sur Terre. Mais faut les comprendre après tout, c'est pas non plus comme si j'avais un gadget de la taille d'une pièce de 2 euros implanté sous le côté gauche de mon visage, près de ma tempe. À l'œil nu on ne peut pas remarquer la différence évidemment, mais disons que la nouvelle est passée relativement vite dans le bureau, de bouche à oreille probablement.
Je fais abstraction de tous ces regards peu avenants et me fraye un chemin vers le "coin bouffe" où je m'achète un donut premier prix ainsi qu'un café, je ne peux pas vivre une journée sans café, déjà que ce matin m'a ruiné mon humeur... Je m'installe ensuite à une table à l'écart des gens qui papotaient en attendant le début du service à 6h00 pétante. Seul avec mon donut à la main et mon café face à moi, ma pensée se met à divaguer. J'observe la noirceur de ma boisson, ayant la légère impression d'y apercevoir le reflet de ma pupille droite. Je me perd assez longuement dans cette couleur sombre, cette masse de solution ombragée de toutes parts, ce noir aussi noir que le cœur des familles que je n'ai pas pu sauvé durant toutes mes dures années de flic, aussi noir que la brume maussade échappant parfois des quartiers les plus malfamés des alentours, victimes des imposantes pollutions engendrées par le surplus d'énergie consommée par jour dans la Capitale Mondiale Technologie. Voilà voilà , les minutes passent, et je passe ces minutes à fixer l'absence de couleur de mon gobelet en plastique. Viendra le tour du donut. J'en prendrais un croc, et bientôt je vais me mettre à le fixer de la même manière, me posant d'innombrables sur la vie en règles générales.

À peine je termine ma collation que le "Boss" me demande dans son bureau avec son ton mécontent habituel, et sa mine autoritaire qui me donne envie de le massacrer à longueur de temps.
Je passe donc au delà de la porte du patron. Il y avait son nom et son prénom inscrits sur la plaque posée au bord de son bureau, bien que tout le monde ici connaissait l'identité du Commandant Matthew Miller. Ce dernier est à peine plus âgé que moi, mais les rides sur son visage ont tout de même souhaitées s'installer amicalement. Matthew est un homme extrêmement pointilleux, comme en démontre sa barbe si soigneusement rasée qu'elle est devenu inexistante. Il est sérieux dans tout ce qu'il fait, cependant il a une façon d'ordonner les choses, qui exaspère fortement son entourage. Il viendra s'asseoir à son siège, me regardant avec mépris de ses yeux bleus clairs, sa chemise repassée comme il faut, sa chevelure blonde et courte parfaitement coiffée vers l'arrière et la mâchoire serrée, annonçant une légère crise de nerfs. Et bien sûr, j'en étais la cause :
<<- Bon Niels. C'est quoi ce bordel ?!
- Ouais désolé Matt', j'aurais du te laisser le dernier donut restant ce matin, excuse. Dis-je en haussant mes sourcils, en arborant un sourire assez insolent, ce qui va fortement lui déplaire.
- Arrête de te foutre de ma gueule ! Tu sais très bien de quoi je parle. J'ai été mis au courant de ce qui s'est passé hier.
- Han, oui je vois oĂą tu veux en venir...Accouche qu'on en finisse.
- Tu as encore laissé échapper un des gars qu'on avait dans le collimateur !
- Ouais bah il courait plus vite que prévu ce salaud, j'étais censé faire quoi hein ?
- UTILISER TON PUTAIN DE POUVOIR NIELS !
- Je vois... Y a un truc que t'as pas l'air de comprendre Matt', je suis un flic OK ?! Désolé si je répond pas à ton fantasme de super-justicier masqué en collants, mais j'en ai strictement rien à battre de faire usage de ma CCI, d'autant plus que je leur ai rien demandé moi à Horizon. J'ai jamais voulu que ces enflures me mettent leur merde dans le crâne d'accord ?!
- Ooooh... C'est vrai... Comme tu as souffert mon pauvre. Dois-je te rappeler que c'était le seul moyen pour toi de te faire assez de pognon pour conserver une vie stable à Sacramento ? Tu as été payé pour leurs expériences, et maintenant que tu as ce don je vois pas ce que t'attends pour en faire usage !
- Ouais ouais c'est ça. J'ai accepté leur lobotomie avec un sourire angélique, seulement pour la thune, t'as raison sur ce point. Ils m'ont filer leur joujou je le conçois, mais c'est pas pour autant que je vais m'en servir avec plaisir.
- Putain de merde Niels ! Y a pas un jour où tu cesses d'être égoïste ?! T'es l'une des seules personnes sur Terre à avoir une faculté de ce genre, mais toi sous prétexte que ça te déplaît tu ne veux pas faire preuve d'aide en tout genre ne serait-ce que pour arrêter un criminel qui doit être en train d'exécuter sa nouvelle victime à l'heure qu'il est... Tu tiens cette mentalité de la nationalité de ton père ou quoi ?
- Merci de te soucier de mes origines Américano-danoises mais à mon avis ça n'a rien à voir là -dedans. Tout ce que je veux te faire comprendre c'est que si t'avais besoin d'un gars pour jouer des clowns calqués de héros de Comics t'aurais du choisir un autre bouffon à envoyer à Horizon se faire trouer la cervelle "pour la science".
- Bon, je perds mon temps avec toi et ton arrogance débordante. Voilà ce qu'on va faire Niels, la prochaine intervention que tu foires, avec ou sans l'utilisation de tes capacités, tu prends la porte sur le champ. Allez maintenant dégage de mon bureau et va faire ton boulot, ça changera.
- Mais bien sûr, avec plaisir votre altesse. Bonne journée, "Commandant".>>
Cette dernière phrase je l'avais prononcé de la manière la plus polie possible, laissant volontairement mon envie de lui répondre d'aller se faire foutre s'entendre implicitement dans mon intonation de voix. Après avoir quitté son bureau en claquant la porte. J'avais la mâchoire et les poings si serrés qu'on pourrait croire que j'étais sur le point de commettre un crime dans les plus brefs délais.
La journée s'emballe jusqu'à environ 14h46 si mes souvenirs sont bons. J'ai passé mon temps à rester planté à mon bureau de Lieutenant, à examiner des affaires encore non-résolues pour tenter de déceler leurs mystères, en vain cependant. Bah il faut dire qu'après la discussion musclée que j'ai eu avec le dirlo ma motivation de travail a plutôt bien chutée. C'est seulement à 14h52 qu'une annonce viendra égayer mon ennui. C'était... euh... "Sarah" je crois... Oui c'est ça, Sarah Conwell, la toute nouvelle recrue de l'équipe. Elle a les cheveux roux et une queue de cheval à l'arrière de sa tête. Son uniforme lui allait merveilleusement bien, ce qui n'est pas le cas de la plupart des filles du service. Et pour tous ceux qui s'imaginent que cette fille est en réalité le personnage féminin dont je vais tomber amoureux, et bien vous pouvez vous fourrer le doigt dans l'œil jusqu'à l'intestin grêle car tout ce qui est couple et compagnie c'est plus mon délire depuis longtemps.
Bref. Elle vint à moi doucement, comme si j'étais un individu qu'il ne fallait pas brusquer ahah.
Une fois à ma portée, elle viendra m'annoncer avec un petit sourire gêné :
<<Bonjour Lieutenant, on nous a signalé un homicide dans le quartier Ouest de Sacramento, les victimes auraient apparemment été assassinées de manière non-naturelle, et on aurait retrouvé des trous de la taille d'une pièce de 2 euros au niveau de leur tempe. Le Commandant Miller souhaite que nous fassions équipe pour enquêter sur place et immédiatement. Je vous attend à l'extérieur Lieutenant.>>
Ă€ ces mots elle sortit du commissariat pour m'attendre Ă l'entrĂ©e.Â
Des trous de la taille d'une pièce de 2 euros. Tout cela m'intrigue au plus haut point, à tous les coups ça a un rapport de près ou de loin avec Horizon et leurs CCI. Il serait temps d'éclairer cette histoire au plus vite à mon avis.
Je ne vais pas faire attendre la jeune Sarah plus longtemps. Ainsi je me lève de mon siège de bureau et me dirige vers sa position afin de prendre place dans une voiture de police à conduite automatique, en direction de la scène de crime.
Cette histoire d'homicide ne me dis rien qui vaille…
Ă€ suivre.