Fiche de personnage inventé à l'occasion d'un RolePlay dans l'univers du manga "L'attaque des Titans".

<< Tout le monde se croit immortel, mais personne ne l’est réellement. >>
Prénom : Il se prénomme Leocadio Ludwig Johanes, mais vous pouvez l’appeler Leo'.
Nom : C’est un héritier de la famille Hohenwald, une famille aisée du District de Trost.
Âge : Il a 35 ans depuis le mois dernier.
Sexe : Il est évidemment de sexe Masculin.
Taille : Il mesure 1m81.
Poids : Et ce pour 75 kg.
Surnom : “Le Faucon de Trost"
Brigade : Il fait partie du très réputé Bataillon d’Exploration.
Grade : Cela fait seulement quelques temps qu'il a été promu Sergent à la suite de ses exploits lors de l'attaque de Shiganshina, et selon la volonté de la précédente.

Caractère : Leocadio est un adulte assez désinvolte, qui a bien souvent la pêche. Sa bonne humeur assez constante est l’une de ses meilleures particularités mentales. Il est des plus courageux, et de ceux qui ont l’esprit de camaraderie plus développé. Si vous êtes un de ses amis, vous êtes entre de bonnes mains, car il sera toujours à l’écoute de vos craintes et de vos problèmes en tout genre avec son côté optimiste et son ambitieuse envie de réussir tout ce qu’il entreprend. D’un œil extérieur, il a l’air sérieux comme nul autre, mais lorsque que l’on s’approche un peu plus de lui, on peut remarquer sa personnalité désinvolte et un brin moqueuse prendre le dessus. Avec ses compagnons d'armes, il fait toujours preuve d’humour, et sait parfois donner de très bons conseils en se basant sur sa propre expertise. Lorsqu’il est confronté à un ou des titans, sa mentalité change un temps soit peu. Il est moins étourdi, et l’on peut apercevoir dans ses yeux une certaine lueur symbolisant une forme de colère et de désir de vengeance, ce qui est nouveau chez lui depuis un certain évènement. Bien évidemment pour finir, il faut surtout retenir sa caractéristique principale : la curiosité. C’est cette curiosité qu’il a exploité, pour devenir ce qu’il est devenu aujourd'hui, c’est cette curiosité qui fait de Leocadio LE Leocadio. Derrière cet être plus que positif se cache néanmoins une blessure profonde.
Passe-temps : Ce Sergent s'intéresse quelque peu, mais c’est un détail, à l’ornithologie. L’étude des oiseaux et des volatiles est devenue le début d’une passion naissante. Il accorde une certaine importance à l’existence des oiseaux, et essaye d’ailleurs d’adapter leur fluidité de déplacement à sa maîtrise de l’équipement tridimensionnel, ce qui lui vaut d’ailleurs son fameux surnom du “Faucon de Trost”, mais nous y reviendrons plus tard.
Préférences : Notre cher Leocadio a un certain penchant pour la boisson disons “alcoolisée”. Après tout, une bonne demi-gourde de vin par jour, ça ne se refuse pas. Évidemment il boit avec modération, mais disons que ce nectar de raisin fermenté qu’il transporte toujours avec lui est un de ses nombreux atouts, surtout depuis ces derniers temps. Comme tout homme, la beauté de certaines “minettes” peut parfois lui plaire. Il est d’ailleurs purement hétérosexuel, mais depuis un petit moment il n’y plus aucune demoiselle qui ne lui fait envie par n’importe quel moyen. Il a probablement réprimé son côté dragueur à tout va depuis la perte d’une de ses camarades, perte que nous aborderons en détail ultérieurement.
QualitĂ©s : Altruiste, Astucieux, Brillant, Charismatique, Combatif, Courageux, Curieux, Digne de confiance, Éloquent, HonnĂŞte, Indulgent, Leader nĂ©, Malin, PersĂ©vĂ©rant, RusĂ©, Sociable, Valeureux et enfin Vif ! Ouais ça en fait pas mal...Â
DĂ©fauts : Abrupt, Baratineur (rarement), Blessant, Cassant, DĂ©sinvolte, Impatient, Nerveux (parfois), PĂ©dant (souvent), Revanchard, et pour finir : TĂŞtu. La balance penche finalement plutĂ´t du cĂ´tĂ© des qualitĂ©s heureusement.Â
Talents : Leocadio est un expert en stratégie. Il a un bon sens de l’orientation, une perception sans faille, et surtout un talent caché pour ce qui est de la poursuite d’individu. Mais le talent pour lequel ce soldat d’élite est connu, c’est bien pour sa maîtrise presque incomparable de la tridimensionnalité, couplée à un très satisfaisant maniement des lames. Il sait contrôler son inertie, et sait placer parfaitement ses câbles, sans omettre son agilité légendaire, ce qui lui permet de se déplacer rapidement et habilement sur n’importe quel type de terrain, en dépensant le moins de gaz possible. C’est un vrai pro dans ce domaine, probablement le meilleur, ce qui lui vaut son surnom de “Faucon de Trost”, le plus rapide des oiseaux.
Histoire :
[ Éclosion ]
C'est par une nuit sombre et pluvieuse, durant laquelle les gouttes mitraillaient les vitres à folle cadence que notre héros découvrit la vie il y a déjà plus de 42 ans de cela. Fils unique d'une famille aisée du District de Trost du mur Rose, d'un père Soldat réputé d'une Escouade du Bataillon d'Exploration, et d'une mère femme au foyer, s'adonnant à l'écriture de romans fantastiques, décrivant un monde qui pourrait probablement se trouver hors des murs. Autant se le dire tout de suite, le petit Leocadio Ludwig Johanes aussi dit Leo', a été nourri par la curiosité de l'inconnu depuis son plus jeune âge. Entre son père revenant sain et sauf de nombreuses missions avec tant de découvertes à partager, et sa mère créatrice d'univers utopiques et merveilleux, Leo' s'était fixé l'objectif de sortir des murs Rose et Maria, et de voir de ses propres yeux la beauté, voir l'étrangeté de ce "monde extérieur" qui en fait parler plus d'un. Lorsqu'on lui parlait de "Titans", il imaginait seulement des bêtes à peine humaines qui voulaient simplement protéger leur royaume. Ô Dieu, il était assez loin de la réalité étant môme…
[ Chimère ]
Quelques jours après le 9ème anniversaire de son fils, le Soldat d’élite Arthur Hohenwald devait partir en expédition au sud, avec un petit contingent de membres du Bataillon d’Exploration de l’époque. Leur objectif était tout à fait simple, à savoir installer un poste d’avant-garde près de Shiganshina. Sur une trentaine d’explorateurs partis en mission, seulement quatre soldats furent revenus, dont deux blessés. Cependant, la chance n’avait pas tourné en faveur du père du jeune Leo' Hohenwald. Après un mois sans nouvelles du père de famille, une visite viendra apporter quelques "éclaircissements" à une veuve et son enfant. Celle du Caporal Caleb Krämer, un des quatres rescapés de ce qu’on a appelé jadis le fracas des ailes du Bataillon. Cet homme avait un visage dur et terni par les remords. Il s’en était sorti avec une simple estafilade au niveau de l'œil droit, rien de bien méchant. Contrairement à l’annonce du décès d’Arthur. Ce Caporal était passé dévoiler la vérité à la famille du soldat défunt. Il annonça à la mère de Leo' les détails, la manière dont son mari s’est sacrifié héroïquement pour le sauver d’une mort certaine dans la mâchoire d’une de ces créatures du démon. La douce Maria Hohenwald fut abattue, mais néanmoins soulagée d’apprendre cela de la bouche de quelqu’un, elle pouvait se reposer sur la tombe de son mari ayant combattu courageusement, et n’eut pas à passer par une interminable session de recherche de son bien-aimé disparu à tout jamais.
En sortant du domicile des Hohenwald, Caleb croisa devant la porte le petit Leocadio qui revenait à la maison après avoir joué avec ses amis. Il se souvient alors des dernières volontés de son défunt père.
- Salut gamin…
Déclara-t-il à l’attention du bambin avant de s’agenouiller pour être à peu près à sa hauteur. Il lui racontera alors les mêmes mésaventures qu’a connu sa figure paternelle. Le gosse n’avait pas l’air si désespéré que cela. Il fallait bien que cela arrive un jour, il était fier que son papa parte en héros de la sorte. Le Caporal sentant une certaine forme d’insouciance naïve et féérique chez ce jeunot, se relèvera alors, et lui tournera le dos avant de prononcer une phrase cruelle mais bien réelle :
- Tu sais. Un jour viendra le temps où les illusions se déchirent. L’imagination ne sert à rien… Les rêves… sont des chimères…
Puis il repartira aussitôt, encore plus abattu qu’en étant arrivé, tandis que le petit Leo' avait du mal à discerner cet étrange personnage aux phrases farfelues.
[ Mentor ]
Après cette funeste venue du Caporal aux cheveux grisâtres, la famille Hohenwald avait le droit à de nombreuses visites de ce dernier dès qu’il rentrait de mission. Le caractère du jeune Leo' l’avait quelque peu marqué, ce pourquoi il se porta volontaire à devenir métaphoriquement sa nouvelle figure paternelle, bien qu’ici le terme “Mentor” soit plus adéquat. Peu à peu Leocadio pût se défaire de l’idée utopique qu’il se faisait de l’extérieur des murs, pour finalement s’adapter à la réalité, réalité que le Caporal Krämer lui faisait accepter par ses témoignages. Et peu à peu, l’enfant souhaitait rejoindre le Bataillon d’Exploration afin de voir cette réalité de ses propres yeux.
En tant que bon Mentor, Caleb se mit à l’entraîner en vue de sa vocation. Arts-martiaux, endurance, cours théoriques sur les Titans. C’est assez rapidement que ce dit instructeur prit conscience du génie extraordinaire de Leocadio Hohenwald, il semblait fait pour devenir un soldat, de par les nombreux talents qu’il montrait. Caleb le briefera donc sur sa future formation au sein de sa future brigade. Leocadio était alors fin prêt à dévoiler toutes ses capacités, le Caporal lui adressera alors une phrase ayant tout son sens :
On se retrouvera de l’autre côté, “camarade”.
[ Brigade ]
Une fois l'âge requis atteint, Leocadio s'enrôle dans l'armée, comme un bon nombre de recrues. Notre protagoniste était évidemment très bien préparé mentalement et physiquement, il avait une immense longueur d'avance sur ses congénères, néanmoins il n'était pas le meilleur de sa brigade, deux individus le surpassaient, et de très loin. Lutz et Lyra Rosenhart. Frère et sœur jumeaux, issus d'une noble famille de Mithras. Bien que ces deux-là soient descendants d'une famille d'aristocrates, ils restaient humbles et amicaux avec autrui. Leocadio se lia d'ailleurs très vite à eux, considérant Lutz comme son frère, et voyant en Lyra sa future épouse tant elle était admirable et rayonnante. Bien qu'il ne soit pas à la hauteur des deux jumeaux prodiges, Leo' a cependant le luxe d'être considéré comme le meilleur utilisateur de la tridimensionnalité de toute la brigade, le sergent-instructeur n'avait jamais vu de niveau comparable. Ce ne fut pas étonnant d'affirmer que pour Leo', la formation était du gâteau, il allait désormais pouvoir se mettre sérieusement au boulot.
[ L'Escouade Dorée ]
Cela fait déjà plusieurs longues années que Leocadio et ses confrères avaient terminé la formation. Nombre d'entre eux avaient choisi le Bataillon d'Exploration comme corps d'armée, et ce pour diverses raisons. En ce qui concerne Leo' il fut recueilli dans l'Escouade du nouveau Caporal-Chef du Bataillon, que l'on connaît également sous le nom de Caleb Krämer, la fameuse Escouade dite "Dorée", qui comportait à l'époque les meilleurs soldats du Bataillon d'Exploration, de part la vitesse à laquelle ces membres ont su monter les échelons, et la manière dont ils ont su faire des Titans leurs proies faciles. On peut citer ces derniers au complet, ainsi que leurs exploits :

> Caporal Caleb Krämer :
- Surnom : "L'Égide Dorée"
- 29 Titans tués en solo.
- 35 Titans tués en équipe.
- Courageux, altruiste, on ne peut plus sérieux.
- Fin stratège et combattant hors-pair aussi bien seul qu'en équipe.
> Leocadio Hohenwald :
- Surnom : "Le Faucon de Trost"
- 25 Titans tués en solo.
- 14 Titans tués en équipe.
- Curieux, bon camarade, habile.
- Meilleur utilisateur de la tridimensionnalité, et combattant talentueux et rapide.


> Lutz Rosenhart :
- Surnom : "Le Soleil"
- 30 Titans tués en solo.
- 11 Titans tués en équipe.
- Sociable, vaillant, rayonnant.
- Implacable dans pratiquement tous les domaines.
> Lyra Rosenhart :
- Surnom : "La Rose de Saphir"
- 9 Titans tués en solo.
- 27 Titans tués en équipe.
- Douce, joviale, persévérante.
- Un sens du travail d'équipe extrêmement développé, couplé à des compétences exceptionnelles dans tous les domaines.


> Siegfried Aldermann :
- Surnom : "Le Pourfendeur de Titans"
- 49 Titans tués en solo
- 9 Titans tués en équipe.
- Arrogant, individualiste, aigri.
- Duelliste irréprochable. Détient le record de Titans tués en solo dans l'Escouade, mais ne montre que très peu d'intérêt envers l'esprit d'équipe.
> Gabriele Engelweiss :
Surnom : "L'Ange de Stohess"
22 Titans tués en solo
13 Titans tués en équipe.
Discrète, délicate, fine.
Soldat d'élite, fille prodigieuse d'un feu Caporal des Brigades spéciales réputé.

À cette époque, cette Escouade Dorée était la meilleure que le peuple des murs eu connu, l'espoir le plus éclatant du Bataillon d'Exploration. Mais bon, certaines Légendes s'estompent avec les temps et les "imprévus"...
[ Déclin ]
Désolation
Retirant son visage d'une flaque de sang, Leocadio remarquera finalement le désastre sans nom qu'il n'a pas pu éviter. Toute son Escouade massacrée, des membres indiscernables éparpillés un peu partout sur le champ de bataille. Un champ de bataille à l'herbe grisâtre et au ciel d'un rouge sombre et austère. Enlevant finalement ses mains de cette même flaque de sang, quelques filets de ce liquide bouillonnant glissèrent entre ses doigts, et il vit finalement dans le reflet de cette flaque, son cou, tranché adroitement, déversant tel un ruisseau l'entièreté de son flux sanguin, accompagnés de ses larmes rouges elles aussi.

Le calme avant la TempĂŞte
Une lueur azurée viendra éclaircir et troubler la perception de Leo', le sortant finalement de son mauvais rêve. En rouvrant ses yeux, sa bien-aimée Lyra se tenait devant lui, légèrement inquiète.
- Ne t'en fais pas, ta princesse aux cheveux d'or t'a libérée de ton cauchemar.
Dira-t-elle finalement sur le ton de la plaisanterie en glissant sa douce main sur la joue du cher Leo' reprenant peu à peu ses esprits. Il esquissa un sourire rassuré avant de poser sa main sur celle postée sur sa joue. Tout ceci n'était qu'une illusion créée par son subconscient. Il n'avait finalement rien à craindre, il était tranquillement assis dans un fauteuil, dans le salon du Quartier Général de l'Escouade Dorée. Un peu plus loin sur un autre fauteuil, Caleb lisait le journal du jour avec ses lunettes sur son nez, Lutz et Siegfried s'entraînaient dehors, on pouvait les apercevoir par la fenêtre, tandis que Gabriele n'était pas encore arrivée.
Leocadio se releva du siège confortable, puis embrassa sa future épouse tendrement avant de s'avancer près de la grande table centrale afin de revoir un peu les détails de la future opération. Lyra suit son prince puis l'enlace de derrière en souriant, les yeux reposés.
- Probablement notre dernière mission au Bataillon. Après celle-ci nous pourrons prendre congé pour le petit…
Lyra faisait ici référence à leur futur enfant d'un mois de grossesse seulement. Ils avaient pour projet d'intégrer la Garnison afin de pouvoir s'occuper de leur bambin sans partir constamment au-delà des murs en le laissant seul.
- Dernière mission c'est bien vrai… Si cela se trouve, notre enfant prendra notre relève dans un futur incertain ahah…
Répliqua Leocadio, aux anges. Et justement en parlant d'ange, la vive Gabriele Engelweiss aussi surnommée l'Ange de Stohess arriva finalement parmi ses camarades, l'expédition pouvait commencer.
Il s'agissait d'une banale mission de reconnaissance extra-muros. On aurait émis l'hypothèse de la présence d'une dense forêt à l'ouest des murs, en outre rien de bien méchant, si ce n'est une balade de santé en territoire inconnu mais à priori sans grand danger apparent. En quelques minutes de préparation, l'Escouade fut finalement partie en un éclair dans la direction de ce lieu hypothétique.
Stratus
Cela faisait déjà un bon moment que l'Escouade Dorée chevauchait hors des murs en direction de la dite forêt. Les nuages commençaient à s'assombrir peu à peu, diminuant légèrement la luminosité émise par le soleil. Durant la chevauchée, Siegfried se chargeait de mettre hors d'état de nuire les Titans sur la route, épaulé par Gabriele. Lutz de son côté, discutait avec notre fameux protagoniste, au sujet de son futur neveu ou nièce :
- Je te préviens, j'espère bien être le parrain du môme vieux frère, et tout le monde sait qu'un tonton au charisme légendaire et tout ce que l'on peut rêver de mieux hehe !
Leocadio soupira amusé des bêtises déblatérées par son frère de cœur, et de son beau-frère par la même occasion bien que son mariage avec Lyra n'avait pas encore été officialisé. Il rétorqua en plaisantant :
- T'en fais pas pour ça, tu seras le parrain. Tu en profiteras pour lui conter les histoires de Papa et Maman les tueurs de Titans, et de Tonton le clown de l'Escouade.
Sur ce même modèle de taquinerie, Lutz répondra avec un grand sourire aux lèvres :
- On en reparlera quand tu auras tué plus de Titans que moi mon cher !
Suivi d'un clin d'œil moqueur mais amical bien évidemment. Après environ une demi-heure, la troupe arrive sur les lieux présumés, et attache les chevaux sur des troncs avant de se disperser afin d'établir un périmètre de sécurité et de reconnaissance. En ce qui concerne la météo, le vent devenait au fur à mesure de plus en plus violent, les bourrasques faisaient danser les millions de feuilles de la forêt, vaciller les milliers de branches…
Après avoir quadrillé la zone avec précision depuis les larges branches grâce à son équipement tridimensionnel, Leocadio s'assied sur une d'elle, avant d'observer le ciel à travers les nombreux branchages. Ce ciel était bientôt noir, la nuit allait tomber dans peu de temps, et les bourrasques de vent de plus en plus puissantes ne présagaient pas un retour aux murs des plus calmes. Le jeune Soldat d'élite laissa échapper un soupir de repos et de zénitude. La voix de Gabriele retentit alors non-loin, elle était déjà dans le coin depuis un moment avant lui, elle lui adressait la parole de dos :
- Entre nous, en toute honnêteté, tu n'arrêteras jamais Leocadio…?
Un temps soi peu déboussolé, Leo' répondra avec surprise :
- Je te demande pardon ?
Sa mystérieuse camarade d'Escouade se retournera alors vers son interlocuteur avant de poursuivre :
- Abandonner le Bataillon et intégrer la Garnison avec Lyra pour mieux t'occuper de ton enfant, entre nous, tu n'y comptes pas sérieusement.
- Comment ?! Mais ? Bien sûr que si je vais rejoindre la Garnison et puis…
Lui-même peu convaincu de son honnêteté, il se corrigera après un autre soupir :
- Disons que j'ai du mal à me faire à l'idée que plus jamais je ne pourrais partir loin au-delà des murs. Je suis né dans le seul but de m'envoler vers des horizons inconnus, j'avoue avoir du mal à expliquer à Lyra mon état d'esprit, patienter à l'abri n'est pas dans ma nature…
Gabriele laissa apparaître un charmant sourire sur son visage :
- J'avais vu juste. Dans le fond on est pareil tous les deux. Prends le temps d'en discuter avec ta dulcinée Leo', je suis sûr qu'elle comprendra tes choix.
Répondit-elle d'une voix sereine et réconfortante. Leocadio était content de discuter avec Gabriele, il faut dire qu'il n'avait pas vraiment l'habitude de lui adresser la parole, elle était du genre assez renfermée et froide en général, mais il se fit une meilleure opinion à la suite de cette courte altercation, interrompue par un événement inattendu.
Orage
Soudainement, en pleine discussion, le ciel se mit à crépiter, avant de laisser une lance foudroyante trancher les nuages, avant de s'abattre au centre de la forêt. Cet éclair signait le début d'un violent orage régnant sur une partie de l'île du Paradis. Leocadio et Gabriele furent d'abord surpris par ce phénomène naturel de grande ampleur, et rapidement une crainte s'empara de leur esprit dès lors que des lueurs de flammes commençaient à se propager au niveau de la zone de l'impact. Cette crainte prit une ampleur considérable, étant donné le fait que ce vacarme soudain commençait à attirer "on sait qui". Le sol tremblait sous leurs pas de course, un escadron de Titans arrivait de toute part encerclant la dense forêt. Leocadio comprit rapidement le pétrin dans lequel ils étaient tous s' ils restaient plus longtemps dans la zone. Comme il s'y attendait, le déclenchement de la bombe sonore du Caporal-Chef Krämer signa le repli de l'Escouade hors de la forêt. À cet ordre imprévu, Leo' laissa échapper un léger : "Et merde…", avant de se diriger vers l'emplacement des chevaux avec Gabriele. En approchant de l'endroit en question, deux autres chocs d'éclairs purent être entendus dans l'enceinte de ce qui était devenu dès lors une véritable jungle. À peu près au même moment, l'Escouade entière était revenue au niveau des montures. Cependant, fâcheuse nouvelle, un arbre frappé par le tonnerre s'était abattu sur les canassons, en écrasant trois, tandis que les autres avaient réussi à s'enfuir. Pire encore, Siegfried et Lyra manquaient à "l'appel".
Ravage
Autant le dire, ça sentait vraiment trèèès mauvais pour la réputée Escouade Dorée. Cette dernière était prise au piège dans un véritable enfer, la nuit était tombée presque en un seul instant, et la mer céleste crachait ses éclairs sans répit. Ils étaient à présent privés de leur seul moyen d'échapper à un destin tragique. Au vu de la situation, Caleb eu le visage crispé de terreur, mais cachait tout sentiment d'effroi à ses sous-fifres. En tentant de rester calme il annonça avec conviction :
- On se sépare en deux groupes, Gabriele, Leo', essayez de retrouver Siegfried, avec Lutz on s'occupe de Lyra.
Notre cher Lutz, d'ordinaire vaillant et sans peur, ressentait une énorme boule au ventre, comme s'il voyait venir un mauvais présage. D'une voix tremblante mais néanmoins confiante, il déclara à ses compères avant de partir avec le Caporal-Chef :
- Restez en vie...On...on va se sortir de ce pétrin.
Une forme de panique indescriptible s'installe progressivement entre tous. Mais moins de parlotte et plus d'action. À l'ordre de leur supérieur Leo' et Gabriele se dirigent vers la dernière position connue de leur camarade Siegfried. Sur la route ils remarquent la présence peu rassurante de projections de sang sur les troncs et le sol. Une fois arrivés à destination, la lumière divine déchira à nouveau le ciel, dégageant un très court "flash", laissant les deux compères apercevoir leur camarade Siegfried les yeux révulsés, se faire dévorer par un Titan après en avoir massacré quatre, sûrement en tentant de se défendre en vain. Leo' et sa sœur d'arme furent alors terrorisés par cette scène d'horreur. Une pensée soudaine surgit alors à l'esprit de Leocadio : "ET LYRA ?". Il rebroussa donc aussitôt chemin pour se ruer à toute vitesse vers la location supposée de la femme de sa vie, sans réellement attendre Gabriele. Sa vitesse de propulsion était démente, sa quantité de gaz se vidait bien trop rapidement, et ses déplacements tridimensionnels étaient approximatifs. De par sa cadence et l'obscurité du crépuscule, Leocadio s'éclate brutalement la jambe droite contre une épaisse branche placée au mauvais endroit au mauvais moment, ce qui aura pour effet de le faire chuter violemment au sol, les os de sa pauvre jambe fracturés. La souffrance était insoutenable, et il ne manqua pas d'hurler de douleur, manquant de s'évanouir, bousculé entre cette dite douleur, l'effroi, la peur de perdre son être le plus cher et la soudaineté terrible des évènements. Il était en train de se poser la question d'un possible nouveau cauchemar, mais non. Tout était bien réel, une réalité déformée par des hallucinations qui commençaient à s'emparer de son esprit.
Ne pouvant plus se relever, ne pouvant plus bouger tout simplement, Leocadio devint une cible facile pour les Titans. Quand on parle du loup, on en voit la queue. Un Titan de 5 mètres s'approcha du blessé en état de tourmente mentale, puis le saisit avant de le laisser tomber dans sa gueule. Au même moment, des bruits de sabots tapant frénétiquement le sol se rapprochèrent de notre protagoniste. Leocadio désemparé, glissa dans le gosier du Titan, mais une main lui saisit l'avant-bras et le tire hors de sa bouche en le projetant pour le sauver d'une mort certaine. Leocadio vit alors sa place échangée avec le Caporal-Chef Krämer. Le visage de Caleb était troublé, comme si il avait vu des massacres d'une envergure incomparable. C'est un visage horrifié que Leocadio verra de son mentor pour la dernière fois. Une tête qui finira en un rien de temps broyée entre les crocs du Titan qui allait à la base mettre fin à ses jours. Arthur Hohenwald s'est sacrifié pour sauver Caleb, et Caleb s'est sacrifié pour sauver Leo', la pareille a donc été rendue.
-Â CAAAAAAAAAALEEEEEB !
Hurla Leocadio, avant de chuter de 5 mètres de haut. Lutz bondit hors de son cheval pour le rattraper en usant de son équipement tridimensionnel. Le visage de Lutz quant à lui, était froid. Ses yeux vides d'émotion, d'où coulaient des larmes d'une douleur indescriptible, la mâchoire serrée par le désespoir. En regardant son confrère, il ne voyait plus en lui un soleil rayonnant de mille feux embrasé par la joie de vivre et l'optimisme. Lutz était terrorisé, et tremblait de manière peu conventionnelle.
Gabriele arrive en équipement tridimensionnel sur les lieux. Caleb et Lutz avaient retrouvés deux chevaux en venant ici. Le "Soleil" éteint, porta rapidement Leo' jusqu'à l'un d'eux et l'y fit s'asseoir, tandis que Gabriele monta sur le second en vitesse. Leocadio encore sonné par l'enchaînement rapide des évènements entendit la faible voix de Lutz résonner dans son crâne :
- Partez. Je les retiens.
Le fameux Faucon de Trost attrapa le bras de son frère de cœur et lui demanda au bord de l'évanouissement : <<L...Lyra…?>>, ce à quoi Lutz répondit en baissant la tête, son flot de larmes plus conséquent :
- ...Partez...je les retiens…
Leo' compris alors que sa future femme n'était plus de ce monde, et eu comme une coupure nette de sa respiration. Lutz claqua ensuite la patte arrière gauche du cheval où était assis Leo', et ce dernier se mit à galoper aussitôt. Leocadio regardait son meilleur ami se battre seul contre bien trop de Titans pour un seul homme, et tentait de l'appeler en vain, tandis que Gabriele hurlait à son camarade de continuer de galoper sans se retourner. Leocadio perdit alors Lutz de vue à travers les centaines d'arbres les séparant. La peur, la douleur, la perte de ses êtres chers. Ça y est, il tomba dans les pommes, ayant comme dernière vision le visage apeuré de Gabriele qui s'arrachait la voix pour lui dire de continuer d'avancer.
[ Immortels ]
Notre "héros" reprit connaissance 3 jours plus tard dans une chambre dédiée aux soldats illustres blessés. Les chocs physiques et émotionnels qu'il a réussi étaient si importants qu'il fut cloué au lit aussi longtemps. À son chevet se situait une dame un peu plus âgée que lui lisant un bouquin sans faire de bruit. Leocadio ouvrit lentement les yeux, il se souvenait déjà des récents évènements et était impuissant face à ces derniers. La dame voyant du mouvement de la part du blessé déposa son livre sur la table de chevet et se mit à fixer Leo' calmement.

- Vous revoilĂ parmi nous.
Énonça-t-elle d'une voix à la fois posée et autoritaire. Il s'agissait d'un des deux sergents du Bataillon d'Exploration à l'époque, Elvira Lindeberg, une femme prodigieuse, intelligente et éloquente, mais trop franche et souvent assez froide avec autrui. Elle n'avait pas une grande notoriété, mais elle était un atout de taille au Bataillon en raison de sa sagesse d'esprit. Leocadio en avait déjà entendu parler, de nom seulement.
Encore bien exténué, et meurtri par le désespoir, Leo' glissa sa main au niveau de son visage, cachant ses yeux rouges de fatigue tout en la posant sur son front pour calmer ses énormes maux de tête.
- Qu'est-ce que vous me voulez…?
Demanda-t-il avec une certaine forme d'insolence désinvolte que son interlocutrice n'appréciait guère mais passait outre. Elvira se leva et alla se poster face à la fenêtre de la petite pièce pour contempler l'extérieur de Mithras, où ils étaient donc. Elle croisa les mains derrière son dos, et répondit avec son timbre de voix habituel.
- Caleb m'a beaucoup parlé de vous. Un "génie", un "prodige", "mon meilleur élément". Je ne sais pas pourquoi il chantait autant vos louanges, alors je souhaitais vous rencontrer en personne pour me faire une idée, dommage que ce soit dans ce genre de contexte.
Le visage de Leocadio s'assombrit, il retire sa main. Il voyait défiler des flashbacks du désastre, entremêlés par des souvenirs de sa bien-aimée. Il rétorqua donc passivement-agressivement, avec un sarcasme tristement énoncé :
- Le voilà … Dans toute sa splendeur…
Elvira continuait de regarder par la fenêtre, c'était une magnifique journée ensoleillée sans nuages, avec un ciel azuré comme jamais.
- J'ai appris pour vous et vos camarades.
- …
- Quel destin tragique pour "L'Espoir éclatant du Bataillon d'Exploration".
- QU'EST-CE QUE VOUS ME VOULEZ À LA FIN ?!
- Hm… Vous aviez tous du potentiel, je dois le reconnaître. Cependant un immense défaut était propre à votre équipe. L'accès à la gloire, la reconnaissance d'autrui, la puissance… Tout cela vous a fait sentir "Immortels". Hors, désolée de vous décevoir Hohenwald, personne ne l'est réellement. Tout le monde meurt un jour ou l'autre.
- ...Où voulez-vous en venir…?
Elvira se tourna vers Leo', et poursuivit :
- Je vous propose de me rejoindre. Dès que votre jambe se portera mieux. Vous pourrez venir dans mon escouade, je vous apprendrais une nouvelle philosophie que celle de mon défunt ami Krämer. Vous m'intéressez, vos talents du moins. Quand vous serez de nouveau sur pieds, je vous attendrai. Libre à vous de me suivre après cela, mais je vous conseille vivement de le faire. J'ai connu les mêmes horreurs que vous, je saurais vous enseigner comment vivre avec.
Dit-elle finalement, fixant Leocadio droit dans les yeux. Notre protagoniste ressent une forme d'honnêteté supérieure sortant des lèvres de son interlocutrice. Cette dernière venait d'ailleurs de quitter la pièce en fermant la porte derrière elle, laissant Leocadio en phase avec ses vieux démons.
[ Déboire ]
4 semaines ont passé depuis cette rencontre atypique. Leocadio pouvait à nouveau marcher, mais en boitant, sa blessure n'étant pas encore totalement guérie. Entre-temps il découvrit une nouvelle "passion", qui n'est autre que l'alcool, fâcheux en effet. Il se promène à présent toujours avec son flacon rempli de ce nectar de raisin fermenté. À force de rester cloîtré dans sa petite chambre de blessé, Leo' se sentait étouffé, il en profitait donc pour sortir s'aérer, pratiquement tous les jours. En se baladant dans la fameuse capitale Mithras, un détail l'interpella. Des soldats des brigades spéciales faisaient leur ronde aux alentours, parmi eux, une demoiselle de son âge, aux cheveux d'argent et aux yeux de la couleur du ciel. Il ne lui fallut que peu de temps pour reconnaître son ancienne partenaire, Gabriele Engelweiss. Il s'approcha donc de cette dernière, les mains dans les poches. Il ne l'avait pas revue depuis "l'incident", en effet elle n'était jamais venue lui rendre visite lors de sa convalescence. En entendant des pas désordonnés approchants, Gabriele se retourna, elle avait une infime cicatrice sur le visage, qui contrastait énormément avec la sérieuse fracture à la jambe de Leo'.

À ses yeux, on pourrait croire qu'elle venait de voir un fantôme. Leocadio lui fit un signe de la main pour la saluer, puis continua d'approcher jusqu'à arriver jusqu'à elle. Gabriele détourna d'abord le regard, puis replongea ses yeux dans ceux de son ancien camarade du Bataillon.
- Bonjour, Hohenwald.
Elle n'était plus la même personne qu'il avait connu autrefois, elle semblait encore plus distante et froide qu'auparavant.
- Yo, c'est quoi ce truc lĂ ?
Demanda-t-il en pointant du doigt la licorne verte, le symbole des Brigades Spéciales qu'elle portait sur son uniforme. Elle ne répondit pas, baissant les yeux et tournant la tête.
- Ah. Je vois, tu préfères rester au chaud. Donc la métaphore de l'oiseau qui a besoin de s'envoler vers des horizons inconnus c'était des conneries pour toi finalement ?
Il faisait écho à leur dernière vraie "discussion". Gabriele releva instantanément la tête et fixa Leocadio d'un regard noir.
- J'ai tout perdu depuis ce jour-là ! Mon honneur, toute ma réputation ! Chez les Brigades Spéciales je suis une autre personne, quelqu'un d'utile à la société ! Je…
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Leocadio la saisit violemment par le col en lui adressant un regard meurtrier, emplie d'une haine faramineuse. Ses collègues levèrent leur canon vers l'assaillant, mais Gabriele leur fit signe de baisser les armes. Elle était cependant très inquiète de sa réaction.
- L'honneur…? La réputation…? Des foutaises tu veux dire. J'ai perdu mon mentor, j'ai perdu mon frère, j'ai perdu ma femme, j'y ai presque laissé ma jambe, et toi...tout ce que tu trouves à me sortir, c'est ta petite notoriété à deux balles…?
Leocadio était calme, trop calme, et à la fois dans une rage phénoménale.
- Tu sais quoi, je crois surtout que tu as peur. Tu es effrayée par l'extérieur depuis ce jour, et tu n'arrives pas à l'admettre, car tu n'es rien de plus qu'une lâche. Tu me fais vomir. Pour répondre à tes belles paroles, toi, et moi, on est loins d'être pareils crois moi. Ne t'avise plus de faire une quelconque comparaison entre nous deux désormais. Et j'espère que tu te plairas chez les glandeurs, et tout ce que je te souhaite c'est de t'étouffer lors d'une de tes saloperies de repas de bourge.
Plus il parlait, plus il étranglait Gabriele par sa saisie. Une fois sa menace terminée, il relâcha la personne qu'il considérait à présent comme une mauvaise connaissance, puis tourna les talons avant de commencer à repartir, le paroxysme de la colère noyé dans ses yeux de grenat. Gabriele tomba à genoux, toussant légèrement après cet "étranglement", elle était quelque peu bouleversée par tous ces propos. Leocadio tira profit de cette altercation. En effet, depuis ce moment, il eut plus de facilité à tourner le dos à son passé dans l'Escouade Dorée, et son désir de retourner au boulot au Bataillon d'Exploration ne cessait de croître.
[ Ellipse ]

3 ans après son rétablissement, le voilà finalement dans l'Escouade de la sergente Elvira Lindeberg, qu'il a accepté de rejoindre après de longues hésitations. Durant ce long lapse de temps, il a su reprendre sur lui et surmonter son passé avec l'aide de sa supérieur qui a su faire revivre l'être humain qui sommeillait en lui, l'enfant curieux et optimiste qui était enfoui au plus profond de son âme. La route était longue et pénible mais le voilà de nouveau sur pied pour de bon. Il garde en souvenir de sa vieille Escouade le mélange des traits de caractère de ses anciens camarades dans sa personnalité : Le courage et le sérieux de Caleb, l'optimisme et la sociabilité de Lutz, la joie innocente de sa bien-aimée Lyra, et même un brin d'arrogance de Siegfried.
Durant son temps de convalescence il s'était adonné à la noble passion de la lecture, ce qui nourrissait d'autant plus sa grande curiosité. Et pour ce qui est de l'alcool, il continue d'en savourer des gorgées, non plus pour "oublier", mais bien pour le plaisir que lui procurait cette boisson.
[ Horus ]
District de Shiganshina, quelques heures après la destruction de la porte. Ouest de la ville.
Une toute nouvelle recrue était assise contre une cheminée sur un des toits de la ville, pétrifiée. Elle ne pouvait faire aucun mouvement, tremblant telle une feuille en pleine tempête. Face à elle, un Titan maigrichon, s’approchant pas à pas, avec la ferme intention de se mettre quelque chose sous la dent. La jeune recrue commençait à chuchoter des sortes de prières, mélangées avec des appels à l’aide inaudibles.
Alors que la demoiselle en détresse allait se faire croquer sans contestation, cette dernière aux abîmes du trou noir entend un sifflement se rapprochant de plus en plus de sa position. Elle sera finalement extirpée à quelques centimètres près des dents du Titan par un soldat l’ayant porté à toute vitesse en lieu sûr. Ce soldat avait les ailes de la liberté comme blason, il le portait fièrement. Après avoir secourue la fillette à peine soldat, le sauveur lui adressa quelques mots tout en sortant avec grâce deux lames de son équipement mobile :
- Encore trop jeune pour mourir.
Suivi d’un charmant clin d'œil, déboussolant la rescapée. Le héros se tourne ensuite vers le Titan maigrichon, ses yeux s'illuminent alors d’excitation. Il propulse ses deux grappins dans les deux yeux respectifs du gros bonhomme, se penche comme s’il s’apprêtait à courir un marathon, positionne ses lames en croix, et enfin… Fonce à plein gaz sur sa cible. Cette dernière éborgnée par les harpons de l’équipement tridimensionnel aura comme premier réflexe de fermer sa mâchoire sur ce qui fonçait à pleine vitesse sur lui, mais il n’en eut guère le luxe étant donné que son assaillant retira ses deux câbles au moment propice, pris appuie sur le front du Titan avant d’effectuer un salto avant vers l’arrière de sa tête de telle sorte qui lui trancha la nuque avec une attaque en croix.
Le Titan tombera au sol, assassiné en un clin d'œil. Et son assassin en question usera de son équipement tridimensionnel pour se remettre en hauteur, accroupi sur un toit, une main sur les tuiles, l’autre tenant son sabre. Il guettait la venue d’autres Titans. Il sera mis au jus rapidement par sa sergente, entourée du reste de son escouade :
Le Titan tombera au sol, assassiné en un clin d'œil. Et son assassin en question usera de son équipement tridimensionnel pour se remettre en hauteur, accroupi sur un toit, une main sur les tuiles, l’autre tenant son sabre. Il guettait la venue d’autres Titans. Il sera mis au jus rapidement par sa sergente, entourée du reste de son escouade :
- Leo’ ! On s’occupe des trois Titans près de la statue, tu te charges des deux autres au niveau du mur !
Leocadio se redressa, tourna sa tête en direction de la position indiquée par Elvira, et chuchota fièrement :
- C’est comme si c’était fait.
En effet, une partie du Bataillon d’Exploration était arrivée “à la rescousse” pour limiter la casse, même si bon, la destruction du mur Maria n’était pas à prendre à la légère.
Les deux Titans dont il était question faisaient respectivement 5 et 7 mètres. Pourquoi donc l’emploi du passé dans cette phrase ? Tout simplement car à l’heure actuelle il se trouvent probablement au “paradis des Titans”. Plus sérieusement, ces deux gaillards raclent les toits des maisons comme s’ils cherchaient des survivants dissimulés ce qui n’était pas le cas. La dernière chose que le Titan de 7 mètres put entendre de sa vie fut un sifflement strident, se rapprocher à une vitesse effarante de ses oreilles. Il n’eut pas le temps de tourner la tête que le fameux Faucon de Trost lui avait déjà charcuter la nuque tel un boucher professionnel. L’entaille était précise et fatale, Leo’ s’appuya d’ailleurs sur le cou de sa victime pour rebondir, se tourner vers le Titan de 5 mètres, et lui faire goûter le même sort avec une vitesse presque inhumaine. Les pauvres hurluberlus n’ont donc pas eu le luxe de voir autre chose de leur tueur si ce n’est son ombre. Après avoir effectué sa tâche sans trop de soucis, Leocadio reprit pied sur le bord d’un des toits, sortit sa gourde, et s’apprêtait à se délecter d’une gorgée, mais un certain individu en avait décidé autrement. Un déviant fonçait droit sur lui, à environ 200 mètres de sa position. Leocadio le vit, puis range finalement sa gourde en soupirant. Il tourne les talons, vise le mur Maria, puis se propulse le plus haut possible, échappant de peu à la morsure fatale du déviant qui s'écrase donc la façade du visage sur la muraille. Ce dernier tomba au sol sonné par le choc, et avant même de relever ne serait-ce qu’un doigt de pied, le Faucon de Trost retira ses grappins du mur, pris appuie sur la roche avant de faire un salto arrière et foncer à toute vitesse sur sa proie. La rapidité était telle que Leo’ trancha littéralement la tête de sa cible. Notre protagoniste, se tiendra ensuite droit dans ses bottes sur le crâne de sa victime, avant de boire sa gorgée comme il l’avait prévu. Il en profitera pour cracher un molard sur ce Titan rabat-joie, puis se remit ensuite au travail. La fin nous la connaissons, l’enceinte du Mur Maria sera abandonnée, et tous les soldats retourneront finalement au sein du Mur Rose.
Ses faits d’armes lors de la chute de Shiganshina serviront néanmoins à renforcer sa notoriété.
[ Flambeau ]
District de Stohess, dans un bar de la ville, 1 an après l’attaque.
- Donc tu m’offres un verre ? Tu veux me draguer c’est ça ?
- Assieds-toi imbécile, et ferme ton clapet avant que je t’exécute pour rébellion et actes déplacés envers ton supérieur.
- Ça va ça va je rigolais…
Elvira avait donné rendez-vous à Leocadio dans un lieu qui lui était vraisemblablement adéquat. Elle avait une certaine discussion à avoir avec son meilleur élément, son “chouchou”, qui venait tout juste de commander un whisky qu’il sirota avec passion :
- Bien. Comme tu le sais, cela fait déjà plus d’un an que le mur Maria est tombé aux mains des Titans.
- Yep’.
- Et donc l’armée a besoin d’une toute nouvelle organisation pour pallier ce fâcheux problème.
- Yep’.
- C’est pour cela que je vais intégrer la Garnison en tant que tacticienne, et te laisser ma place de Sergent du Bataillon d’Exploration.
- Ye…
Leocadio s’apprêtait à surenchérir avec un nouveau “Yep’”, mais lorsque l’information monta à son crâne il manqua de s’étouffer en avalant de travers. Il toussa quelques secondes, et une fois son souffle retrouvé il demandera avec hâte :
- Attends...QUOI ?!
- Tu m’as bien entendu, la Garnison a besoin de moi pour la défense des murs, je serais plus utile là -bas qu’au Bataillon.
- Ouais peut-être… Mais t’es quand même la Sergente, le Bataillon a besoin de ton charisme, ton éloquence, tous ces trucs à la con tu sais…
- J’y ai réfléchi, et comme je te l’ai dit, je te laisse ma place.
Leocadio haussa le sourcil gauche, visiblement troublé.
- Pourquoi moi ? J’ai pas une tronche de leader, du moins pas que je le sache, je suis un soldat, pas un meneur de troupe, tu devrais choisir quelqu’un d’autre Elvira…
À ces mots, Elvira déposera son thé calmement dans la coupole, puis fixera Leo’ droit dans les yeux, ça sentait le sermon.
- Jusqu’à preuve du contraire, c’est un ordre que je te donne, non-négociable. Crois moi Leocadio, j’ai bien réfléchi, tu es le seul que je considère comme un successeur légitime. Personne ne te demande de porter le drapeau ou d’être dirigeant irréprochable. Contentes-toi de remplir ta tâche de soldat, tout en faisant en sortes que les autres soldats sous ton commandement fassent de même. Tu en as les capacités mon grand, ça je n’en doute pas, il faut seulement que tu croies en toi. Et puis dans tous les cas, tu pourras toujours te reposer sur le Major ou le second sergent, on ne te demandera pas de t’asseoir sur le trône non plus.
Leocadio écouta tout, les bras croisés, les yeux clos. Une fois la prise de parole d’Elvira terminée, il ouvrira ses paupières et rétorqua calmement :
- Bien, dans ce cas je vais toujours essayer…
Elvira esquissa un grand sourire rassuré. Cette Sergente si froide en règles générales se comportait comme une mère aimante en compagnie de son “chouchou”, et il y avait une petite raison à cela :
- Tu me rappelles mon fils. Têtu, borné, imbécile…
- Sympa ça…
- ...Mais prêt à tout pour réussir.
La Sergente Lindeberg attrapa la main de Leo’, et poursuivit :
- Je t’en prie, ne fais pas les mêmes erreurs que lui, encore une fois, souviens-toi que personne n’est immortel Leocadio.
Leo’ retira doucement sa main, pour saisir son verre et prendre une autre gorgée. Il répondit avec humour et taquinerie :
- Tu ne l’es pas non plus “mama”, tâches de rester en vie.

[ Aujourd’hui ]
À présent le voilà donc Sergent du Bataillon d’Exploration. Ce statut lui est tout nouveau, alors il risque de faire quelques erreurs au début, mais il est bien déterminé à remplir son rôle en bonne et due forme. Il compte se battre pour la liberté, tout faire pour pouvoir enfin et pour toujours explorer le vaste monde sans contrainte, affronter la réalité des choses une bonne fois pour toutes. Le Faucon de Trost a également pour projet de former une Escouade qui lui est propre, un peu comme la feu Escouade Dorée, avec tous ses défauts en moins. Une Escouade d’Élite du Bataillon, qu’il souhaite voir fleurir et accomplir des prouesses inimaginables. Il n’a pas encore de nom pour cette dernière, mais il lui faut déjà des membres avant toute chose.
Qui sait ce que l’avenir aussi incertain soit-il lui réserve comme surprises.
